VOIX DES ENFANTS PRIS EN CHARGE ET ADOPTÉS

Une deuxième chance

Par: Zoé Breau

Pour débuter, quand j’étais jeune, j’ai eu l’extraordinaire opportunité d’avoir une deuxième chance dans la vie.

J’ai eu l’avantage de choisir mon nom, mes parents, mes frères et sœurs, mais j’ai également eu l’occasion d’être adopté et d’avoir la chance de recommencer ma vie à zéro.

Premièrement, quand mes parents adoptifs ont eu l’appel disant que moi et ma sœur avions besoin d’une nouvelle famille pour un temps indéterminé, ils ont tout de suite accepté.

Lorsque ma mère était enfant, étant la seule fille dans sa famille, elle a toujours voulu avoir une sœur.

C’est pourquoi elle n’a pas hésité d'accepter notre venu, elle voulait que sa fille biologique ait ce qu’elle n’a jamais pu avoir.

Par la suite, quand je suis arrivé dans mon nouveau domicile, j’avais seulement un petit sac à dos avec quelques couches et un ensemble de rechange.

Puis le moment est venu pour moi de découvrir mon foyer temporaire.

C’est alors que je suis entré dans la maison, haute comme trois pommes, avec mes deux petites queues de cheval de chaque côté de la tête et j’étais encore capable de marcher debout sous la table.

Dans les foyers d’accueil, il est déconseillé aux jeunes de prononcer les mots ‘’papa’’ et ‘’maman’’ en raison du lien d’attachement que nous pourrions développer à la suite de ses mots.

C’est pourquoi nos tuteurs nous ont dit de les surnommer ‘’ma tante’’ et ‘’mon oncle’’, ce qui est advenu totalement habituel pour nous.

Deuxièmement, alors que j’avais sept ans, j’ai posé LA question qui a fait réfléchir mes parents.

Puisque je n’ai jamais eu l’opportunité de comprendre la signification d’avoir une famille pour la vie, j’ai demandé :

‘’Ma tante, c’est quoi être adopté ?’’

C’est à cet instant que ma mère adoptive m’a répondu: ‘’C’est pour les couples qui ont en seulement 1 et qui aimerais en avoir d’autres ou pour ceux qui ne peuvent pas en avoir''.

C’est ensuite que j’ai demandé, avec les yeux pleins d’eau et la lèvre tremblante : ‘’Toi, ma tante, tu as déjà 2 enfants, tu ne voudrais pas en avoir 2 de plus ?’’

Mes parents ont toujours dit que s’ils devenaient un foyer d’accueil, c’était simplement pour aider les jeunes et qu’ils n’allaient jamais adopter d'enfant.

J’ai donc été l’exception à leur règle.

C’est ainsi que 2 ans plus tard, Shanick David est devenue Zoé Breau.

Quand je suis arrivé à l’école le lendemain, plusieurs de mes amis ne voulaient pas croire que c’était possible de changer d’identité juste comme cela.

Ainsi, la professeure a expliqué aux élèves que j’avais trouvé une famille et que j’avais décidé d’effacer toutes les traces de mon passé telles que mon prénom et mon nom de famille.

Pour moi, être adopter, c’était d’avoir tout ce que notre nouvelle famille avait à nous offrirent, en commençant par leurs noms de famille.

 En somme, j’ai toujours dit que c’est grâce à ma mère et mon père adoptifs que je suis rendu à l’endroit où je me trouve.

Mon point de vue par rapport à mon adoption est que je suis tellement reconnaissante de ce que mes parents ont fait pour moi.

Ils m’ont appris à m’épanouir ainsi qu’à être qui JE veux devenir.

De plus, ils m’ont démontré que nous ne sommes pas obligées de suivre le parcourt que nos géniteurs choisissent de suivre.

En venant au monde, nous avons le choix d’embarquer dans un train construit depuis plusieurs décennies qui fait le même circuit sans arrêt,

Ou, au contraire, d’attraper toutes les mains qui s’offrent à nous et d’en profiter pour faire notre propre raille de train qui va nous mener à l’endroit où NOUS voulons nous rendre.

Pour terminer, mon adoption est la partie de ma vie dont je suis le plus fière.

C’est une partie intégrale de mon histoire et c’est cela qui explique la personne que je suis devenu.

Plus tard, j’aimerais faire vivre mon histoire à d’autres enfants.

J’aimerais leur démontrer qu’il y a toujours du positif dans n’importe quelle situation.

Nous avons tout simplement besoin de trouver les bonnes ressources et les bonnes personnes qui veulent le meilleur de nous-mêmes.

Et vous ? Aimeriez-vous accueillir un enfant dans votre famille et lui donner la chance d'être la personne qu’il VEUT devenir ?